mercredi 5 décembre 2012

Côte d'Ivoire




SCANDALE SEXUEL AU LYCEE              MODERNE DE TREICHVILLE
Les dérives sexuelles des adolescents deviennent de plus en plus préoccupantes. Une autre affaire vient de survenir. Les faits qui remontent à un mois se sont déroulés dans un lycée de Treichville. Des élèves prennent du bon temps  en classe, en se faisant filmer par un de leurs camarades. Quelle insouciance !

A
 Quel moment la scène a-t-elle bien pu se dérouler ? Loin des regards indiscrets, deux adolescents en tenue scolaire, âgés d’environ 16 ans, sont en train de flirter. La scène se déroule dans une salle de classe.
Une vidéo de 2mn 33 dans laquelle on les voit en train de s’embrasser langoureusement plaqués contre le mur au fond de la classe, passionnément. Filmés sans doute à l’aide d’un téléphone portable par l’un de leurs camarades. Loin d’être gênés par sa présence, les deux adolescents s’amourachent sans souci. Et ils n’y vont pas de main morte. Des attouchements, des caresses auxquelles ils semblent prendre un grand plaisir. Par moments, le ‘’cameraman’’ de service a même l’audace de faire un gros plan sur leurs visages. A un moment donné, le garçon fait coucher la fille sur un banc. Que se passe –t-il par la suite ? Personne ne sait exactement, dans la mesure où les images sont brouillés et que la camera arrête de tourner. Cette affaire n’en demeure pas moins scandaleuse. Que faire face à ces adolescents qui commencent à filtrer à tout bout de champ et même à considérer l’école comme un nid d’amour ?
Selon les différents élèves que nous avons approchés, les deux amoureux seraient bel et bien du lycée moderne de Treichville. Le garçon serait en classe de 3eme et la fille en 4eme. Aussi, il se raconte que s’il arrive à la fille de regretter son acte, ce n’est pas  le cas du garçon qui n’éprouverait aucun gène à ce scandale.
L’AVIS DE LA DIRECTION
Madame Fofana, proviseur dudit lycée, dit ne pas pouvoir affirmer que ces élèves sur la vidéo sont issus de son établissement. La direction, de son côté, mènerait ses enquêtes pour en savoir davantage. Surtout que des élèves d’autres établissements viennent jouer au sein du lycée moderne. Madame le proviseur poursuit pour dire que : ‘le proviseur représente l’Etat au sein de l’établissement. A ce titre, il est le seul responsable juridique qui a en charge l’application du règlement intérieur. Ces élèves auront des sanctions disciplinaires si à l’issue de l’enquête, il est avéré qu’ils sont issus de mon établissement. Ce qui ne semble pas être une tache  facile pour la direction qui fait de son mieux pour sensibiliser les élèves à mieux se comporter afin de réussir dans leurs études.’’
Traoré Kabinet, Correspondant de La Plume Plus à Abidjan.
Diplômés en Sociologie, Science Politique et Communication

La politique s’installe dans les écoles



Labé
Le  jeudi 25 octobre 2012,  la ville de Karamoko Alpha mo Labé était sous haute tensions. Les élèves de la commune urbaine n’ont pas apprécié la destitution  de Mariama Taata  Bah proviseur du lycée Général Lansana Conté. La victime dit que son appartenance à l’UFDG de Cellou Dalein est la cause de son éviction.
Depuis des mois la rumeur circulait dans la ville.  De  multiples visites auraient été effectuées chez madame Taata par le directeur préfectoral de l’éducation (DPE) et l’inspecteur régional de l’éducation (IRE). Dans une interview accordée à nos confrères du site kaloupresse.com après les incidents, madame Taata confirme lesdites rumeurs ‘’ les autorités préfectorales m’ont convoqué  plus de 4 fois et la dernière fois, elles se sont rendues dans mon salon pour exiger à ce que j’adhère au RPG-Arc-en-ciel. Et comme j’ai refusé, l’Inspecteur régional a confié à ma mère que j’allais subir les conséquences de mon adhésion à l’UFDG.’’
Du coté des élèves l’on ne s’est pas fait prier pour se mêler de la guéguerre des chefs.  Très tôt le matin du 25 octobre, les élèves du lycée général Lansana Conté se rassemblent  et entonnent un slogan : « Madame n’ira  pas ». Ils décident aussitôt de perturber les cours dans les autres établissements publics et privés avec l’espoir d’obtenir un soutien dans leur lutte.
A 9h ils arrivent au lycée Hoggo Mbouro.  Le grand établissement se rallie au mouvement sans incidents. Prochaine étape : le lycée Wouro  situé à quelque mètre du stade régional.  Là, la situation dégénère un peu  avec quelques  jets de pierres.  La cause est simple, certains élèves étaient en pleine évaluation.  Dans les rangs des partisans de la marche, on retrouve Thierno Mamadou  Baldé élève de la 11eme science sociale au lycée Wouro. Il ne cache pas son amertume  « nos amies, nos frères  doivent comprendre que ce combat  nous appartient tous.  Peut  être demain c’est notre proviseur M. Samba qui sera visé ».
Entre temps, une réunion est organisée sur place pour coordonner la marche qui devait aboutir au siège de la DPE.  « Nous allons partir jusqu’à la DPE pour exprimer notre ras-le-bol pacifiquement.  L’école est apolitique, s’il y a des raisons politiques, ça c’est entre eux. Personne ne peut mettre notre avenir en jeu », s’exclame un élève en colère. Plus loin, Moussa Conté  réagi en ces termes «  Les autorités sont contre la réussite de Labé aux différents examens nationaux»  et Binta  Diallo de renchérir  «  Nous voulons qu’elle reste ou bien qu’on nous dise les raisons pour lesquelles on l’enlève».
Quelques minutes après, nous voici au quartier Kouroula qui abrite la direction préfectorale de l’éducation. Les lieux sont totalement quadrillés par les forces de l’ordre armées de gaz lacrymogènes et de matraque. Les élèves ayant  compris qu’ils n’atteindront pas leur destination commencent  à lancer des pierres et barricadent la route à quelques mètres de la DPE.  Les forces de l’ordre font usage de gaz  lacrymogènes et de matraques. Sur le champ, on enregistre  quelques blessés légers qui ont été soignés par la croix rouge. Les élèves se séparent en se promettant de se retrouver après la fête de Tabaski.  
La trêve n’aura été que de courte durée. Le 29  octobre, les élèves reprennent les manifestations.  Ils font circuler des SMS dont la teneur suit : chers élèves de Labé, rendez-vous demain lundi à 8h devant le stade régional pour une marche pacifique jusqu’à la DPE sans violence ni jet de pierres. Chaque établissement doit fournir 3 représentants qui porteront notre message : pas de cours à Labé jusqu’au rétablissement de madame Taata dans ses fonctions.» Les élèves du lycée Hoggo M’bouro  frustrés par la mutation de leur proviseur Boubacar Taran  à Koubia, croisent ceux du lycée Conté à quelque mètre de l’hôpital. Ils passent par les écoles privés Yacine Diallo, Bhoundou Gandhal, Saint André pour les faire sortir des salles afin qu’ils se joignent à la marche.
Comme le premier jour, le face-à- face avec les gendarmes et policiers conduit à des jets de pierres et gaz lacrymogènes de part et d’autre. Même l’hôpital dans lequel des élèves ont trouvé refuse ne sera pas épargné par les gaz lacrymogènes. Les élèves seront finalement dispersés aux environs de 13h.
Dans la foulée,  les manifestants obtiennent le soutien de la société civile.  Ils disent d’ailleurs être déterminés à poursuivre  les revendications.  Pourtant,  d’autre restent pessimistes notamment ceux des classes de terminales. Mamadou  Saliou Kalan Diallo de la terminale science sociale au lycée Hoggo M’bouro  «  ils doivent faire la part des choses très vite car il ya une grande probabilité qu’on aille aux législatives au cours de l’année et cela va se répercuter sur notre programme et en plus ça va jouer sur notre  formation  ».
L’implication des autorités à savoir le préfet, le maire, le gouverneur a permis de trouver dix jours de trêve qui prendra fin le 13. Pendant  cette période, aucune passation de service ne sera  effectuée et l’intérim sera être assuré par les directeurs des études.

  Sally Bilaly Sow depuis Labé

Femme Modèle



Mme Camara Adama Sow présidente de la fédération guinéenne des parents d’élèves, étudiants et amis de l’école (FEGUIPAE)
« L’école n’est pas la solution mais c’est un des moyens de résoudre la solution. »
La Plume plus : parler nous de vos études ?
J’ai commencé mes études à Kindia où j’ai fais le CP1. Entre temps mon père a été muté à Mali Yembéring j’ai fais de la première à la septième  année sur place. Après cela mon père a été de nouveau muté a Conakry  où je continué les études de la 8eme à la terminale. J’ai fréquenté entre autre le  collège de Yimbaya celui de  Bonfi et j’ai fait une partie du lycée à Lanséboundji. Par après  j’ai fais un concours pour l’enseignement professionnel et je mes suis retrouvé à l’ENI de Kindia j’ai fais une formation d’institutrice. Ensuite j’ai enseigné pendant des années avant  de m’atteler à  d’autres choses.
Quelles sont vos activités ?
J’en ai plein. D’abord j’ai commencé par être enseignante  et j’ai allié cette fonction avec le commerce. Je sais faire la teinture, tricoter les habits des enfants, les nattes de tables. Vous savez  quand on étudiait,  il fallait faire la perliculture. Il y avait un jour qui était réservé à chaque promotion pour aller dans les centres de formations féminines apprendre un métier. Donc c’est dans ça que j’ai appris à tricoter. Je me débrouille un peu et aussi je suis avec la fédération des parents d’élèves dont je suis la présidente.
Comment menez- vous votre vie au foyer ?
Entant que femme mariée, aujourd’hui je ne suis pas tellement de difficultés pour mener mes activités. La chance que j’ai eue, mon mari est intellectuel. D’ailleurs c’est lui qui m’a beaucoup aidé pour finaliser mes études. Dans tout ce que je fais aujourd’hui, il a été vraiment d’une grande partie pour la réussite. Sachez que je n’habite pas à Conakry, j’ai ma famille à Kindia et c’est des grandes difficultés. Je viens, je travaille pendant les jours ouvrables et les week-ends je retourne pour aller voir mes enfants. S’il n’y a pas assez d’activités à faire au niveau du bureau de la FEGUIPAE on se distribue les activités.  Je donne à chacun ce qu’il doit faire.
Nous ne pouvons pas travailler  à la fédération 7 jours sur 7 au niveau de notre bureau parce que c’est des fonctionnaires qui sont réunis là.  C’est du volontariat ce n’est pas un service administratif, il n’y a pas de salaire. C’est un engagement moral.
Rencontrez-vous des difficultés au cours de vos différentes  activités?
Oui pleinement !  Ce n’est pas facile c’est comme toute autre activité, il y a plein de problèmes dans le milieu scolaire en Guinée. Nos partenaires c’est l’administration scolaire, les enseignants, le département de l’éducation.
Nos collaborateurs c’est qui ? C’est les APEAE  (associations des parents d’élèves et amis de l’école) que vous rencontrez  dans les écoles. Il n’est pas aisé de travailler avec certains qui n’ont pas une formation requise pour piloter une structure dans les écoles.
Nous avons aussi des difficultés financières. Dans les conditions normales, on ne devrait pas aller dans les écoles demander de l’argent pour le fonctionnement de notre bureau. Dans les autres pays au moins l’Etat  octroi un petit budget pour les fédérations pour leurs fonctionnements.  Mais en Guinée ça n’a pas été le cas encore comme en  Côte d’Ivoire, au Sénégal ou en France.
Quel regard portez-vous sur les femmes ?
Dès fois quand je vois certaines femmes je les admire mais il y en a d’autres quand je les vois ça me rend malade. Lorsque  je vois une femme qui est à la maison qui attend toujours qu’on lui donne tout,  ce n’est pas possible. Il n’y a pas cet homme aujourd’hui qui peut rendre heureuse sa femme à 100%.  Il faut se battre pour gagner c’est ce qui fait le bonheur du mari. La femme aussi doit apprendre à chercher pour elle-même. La dignité c’est dans le  comportement qu’on la trouve,  mais dans la pauvrette on n’a pas de dignité.
Je demande aux filles qui sont dans la rue d’accepter d’aller à l’école car on dit aujourd’hui que l’école n’est pas la solution.  Je suis d’accord mais c’est un début de solution. Il faut que les filles acceptent de se former et abandonner la paresse.
Interview réalisé par  Oumou Bah     

mardi 4 décembre 2012



Coyah
Rocambolesque vole à la DPE
L’acte s’est passé le 29 octobre dernier dans cette préfecture située à une cinquantaine de kilomètre de Conakry. Des malfrats ont réussi à dérober une importante somme d’argent destinée au payement des enseignants.
L’opération s’est déroulée tard dans la nuit de ce 29 octobre. Des bandits non identifiés sont rentrés dans le bureau de la direction préfectorale de l’éducation à travers la toiture. Sur les circonstances du vole madame Fatoumata Kémoko Traoré la directrice témoigne ‘’ très tôt le matin mon secrétaire m’a appelé pour me dire que la DPE a été victime de vole. Arrivée sur les lieux j’ai appelé un inspecteur de police, accompagné de mon équipe nous avons fais le constat.  Le ou les malfrats ont endommagé le plafond pour voler l’argent des enseignants.’’
Sur la somme et le nombre d’enseignants concernés, la directrice apporte des précisions ‘’la somme s’élève à 412 millions pour 399 enseignants pour le mois d’octobre. ‘’ En revanche, le salaire de 1570 autres enseignants avait été viré à la caisse populaire d’épargne Yètè Mali de Coyah.
En attendant d’en savoir plus sur les auteurs du vole, la directrice préfectorale de l’éducation assure que le doute est total ‘’pour le moment tout le monde est suspect à la DPE même moi. L’inspecteur régional est entrain de mener des démarches pour qu’en fin les coupables soient découverts.’’
Au moment où allions sous presse, aucune solution n’était encore en vue pour payer les pauvres enseignants. Madame Traoré nous a seulement déclaré qu’une campagne de sensibilisation est en cours auprès des victimes.
Ceci prouve à suffisance que la gestion des salaires destinés aux fonctionnaires pose problème pas qu’à Coyah. Le transfert d’argent dans des fourgonnettes et sa garde dans des lieux moins sécurisés exposent les citoyens concernés à des risques élevés de voir leurs salaires se volatiliser dans la nature.            
Mohamed Saliou Doumbouyah