mardi 4 décembre 2012

LABE

Politique à l’école



Les troubles survenus dans la commune urbaine de Labé  fin octobre montrent que désormais en Guinée, la politique s’invite aussi dans les écoles. Le fait est nouveau et mérite une attention particulière.
Dans cette Guinée où on aime se regarder en ennemi, on n’hésite donc plus à transporter les sujets politiques dans les établissements scolaires au grand dam des élèves. Dans la guerre des chefs qui sévit à Labé, il y a deux clans qui s’affrontent : l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et le RPG-arc-en-ciel, parti au pouvoir. Madame Mariama Taata Bah proviseur du lycée Général Lansana Conté affirme que si elle a perdu son poste c’est à cause de son appartenance au parti de Dalein. Un argument balayé d’un revers de main par les responsables éducatifs de Labé qui parlent de manipulation.
Quoi qu’il en soit, les élèves (collégiens et lycéens) sont descendus dans la rue à deux reprises pour se faire entendre. Ils prétendent que la dame est une  bonne responsable qui ne mérite pas un tel traitement. Qu’ils aient raison ou pas, la faute vient d’en haut. S’il y a eu affrontement entre forces de police et jeunes élèves, c’est que le problème a débordé pour se retrouver sur la place publique.
Il est vrai que depuis que Cellou Dalein Diallo a perdu le second tour face à Alpha Condé, à l’UFDG on se considère victime à chaque fois que l’occasion se présente. Certaines personnes en perte de vitesse peuvent donc exploiter une telle piste pour clamer sur tous les toits qu’elles sont banalisées dans leurs services, victimes de mutations ou mêmes de renvois définitifs.  Madame Taata a fait une dizaine d’années à la tête de cette école, le lycée Général Lansana Conté. Dans l’administration, une nomination ou une affectation ne devraient pas poser problème. Alors pourquoi ça arrive ?
Là est la question. Si du côté de l’UFDG on accuse le camp adverse, il convient de signaler qu’au sein du RPG-arc-en-ciel, il y a des pratiques peu orthodoxes. Lors d’une visite à Labé, le ministre de la jeunesse Bantama Sow n’a pas hésité de déclarer publiquement que les responsables de son département dans les régions doivent adhérer au parti au pouvoir. De tels propos nous revoient au régime de Sékou Touré. Est-ce que le ministre Ibrahima Kourouma de l’enseignement pré universitaire a donné des consignes similaires à ses représentants dans les communes et préfectures ? Difficile de le dire. Ce qui reste claire, c’est que le harcèlement politique existe et persiste. Parfois on confond administration publique et parti politique.
Aujourd’hui, il est inconcevable que ces agissements perdurent. Le ministre Kourouma doit à notre avis siffler la fin de la recréation. Le multipartisme est prévu par la constitution, l’on est libre d’avoir un poste au sein de l’administration et appartenir à un parti outre que celui au pouvoir.  Toutes fois, l’on ne peut tolérer qu’un responsable que quelque bord qu’il soit agisse dans une école comme représentant d’un parti politique.
Il est donc temps de mettre un terme à la politisation de l’école. Les élèves doivent pouvoir étudier dans un environnement débarrassé de toute tension politique. Il convient cependant de rappeler qu’il est logique qu’on tienne une conférence portant sur un parti politique dans une école ou une université pour exposer aux uns et aux autres la vision du parti en question. Merci et à bientôt !   
 source plumeplus.blogspot.com

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