vendredi 28 septembre 2012

LE MINISTRE DU PPTE S'EXPLIQUE

C’est un important discours de quinze minutes que le ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger a livré le jeudi soir 27 septembre 2012 à la tribune de la 67ème session de l’assemblée générale des Nations Unies, à New York.

Après avoir salué la présidence serbe de cette assemblée et exprimé la haute appréciation du gouvernement guinéen pour le dynamisme du secrétaire général de l’ONU, le chef de la diplomatie guinéenne a replacé le thème de cette rencontre planétaire dans son véritable contexte, celui du règlement pacifique des différends internationaux. Un principe, dit-il, indispensable pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales à un moment où des conflits intra-étatiques dans certaines régions du monde se traduisent par l’instabilité politique, l’insécurité généralisée, des tragédies humaines, avec pour corolaire des crises économiques, sociales et environnementales.

C’est pourquoi Dr Edouard Edouard Niankoye Lama a mis l’accent sur l’adoption des stratégies durables de prévention, la concertation et la médiation internationale pour mettre fin aux violences. Dans ce cadre, affirme le chef de la diplomatie guinéenne, « la délégation guinéenne encourage le déploiement rapide de médiateurs accompagnés d’experts » et appuie le rôle des femmes dans ce processus.

Réitérant le soutien de la Guinée aux initiatives de la CEDEAO et de l’Union Africaine pour la résolution de la crise au Mali, le ministre Lama a dit que la Guinée fait sienne la requête malienne au Conseil de Sécurité pour le déploiement urgent d’une force internationale en faveur de la restauration de l’intégrité territoriale de ce pays voisin.

De la situation des grands lacs avec le conflit dans l’Est de la RDC, à la corne de l’Afrique pour la Somalie, en passant par Bissau et la Syrie ; le chef de la délégation guinéenne a évoqué les différentes zones de tension soit pour en appeler à une stabilité, soit pour saluer les récents progrès pour la paix comme à Mogadiscio, ou entre les deux frères ennemis du Soudan et du Sud Soudan. Les questions de développement durable, la coopération sud/sud et triangulaire, l’insuffisance de l’aide publique au développement et les OMD sont au tant d’autres sujets majeurs pour lesquels le ministre des affaires étrangères a réaffirmé les positions guinéennes pour une solidarité internationale envers l’Afrique.

Abordant les questions liées à l’actualité nationale guinéenne, Edouard Niankoye Lama a brossé, à l’attention des membres de la 67ème session de l’assemblée générale de l’ONU, un tableau succinct des performances de la troisième République depuis l’élection du Professeur Alpha Condé. Que ce soient les avancées de la reforme du secteur de la sécurité qui a permis la mise à la retraite de 4 mille soldats avec l’assistance des Nations Unies, processus que les autorités de Conakry veulent, selon-lui, étendre aux secteurs de la police et de la justice ; que ce soit la recomposition paritaire de la CENI en prévision des législatives de la fin d’année, ou alors la lutte contre les déséquilibres macro-économiques, l’achèvement de l’initiative PPTE, la crédibilisation de l’Etat guinéen face à ses créanciers, l’orateur n’a rien occulté. Bien que conscient d’importants autres défis à relever, le chef de la diplomatie guinéenne a affiché à la face du monde la détermination des nouvelles autorités de notre pays à hisser la Guinée au rang des économies émergeantes sur la base de l’exploitation rationnelle de nos ressources naturelles. Docteur Edouard Niankoye Lama a achevé son allocution en réitérant l’appui ferme de la Guinée aux efforts de reforme de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Nous y reviendrons.